Utilisation du MGA en saison et en contre-saison sexuelle chez la brebis II.


  • Période: 1999-01-01 2001-01-01

Mot(s) Clé(s)

Brebis Chaleur Fertilité Contre-saison Performance Productivité Rentabilité Reproduction Saison Insémination

 

Informations complémentaires

Cette étude a été réalisée dans le cadre du projet de maîtrise de Grégoire Leduc.

Présentation du projet

Objectifs

Objectif général

Valider et mettre au point l'utilisation du MGA comme nouvelle technique de synchronisation et d'induction des chaleurs chez la brebis, de façon à réduire les coûts de production liés à la reproduction accélérée et ainsi améliorer la rentabilité des entreprises ovines.

Objectifs spécifiques

1) Établir la durée minimale du traitement avec le MGA en saison sexuelle ;

2) En contre-saison sexuelle, vérifier si la PMSG améliore la fertilité ou la prolificité dans un traitement avec MGA ;

3) En contre-saison sexuelle, déterminer le moment idéal pour injecter la PMSG dans un traitement avec MGA ;

4) En saison sexuelle, déterminer si la PMSG améliore la fertilité ou la prolificité dans un traitement avec MGA ;

5) En saison sexuelle, déterminer si le MGA permet de regrouper les agnelages des brebis par rapport aux accouplements naturels ;

6) En insémination, établir si la synchronisation avec le MGA permet d'obtenir un taux de fertilité équivalent à celui obtenu avec la technique de l'éponge vaginale ;

7) En contre-saison, déterminer si la PMSG améliore la fertilité et la prolificité des brebis dans un traitement avec éponge vaginale ou MGA ;

8) En contre-saison, déterminer si les taux de fertilité et de prolificité sont équivalents chez les brebis synchronisées avec le MGA ou avec l'éponge vaginale.

Résumé

Ce projet s’est déroulé sur une période de deux ans pendant laquelle 8 expériences sur l’utilisation du MGA pour la synchronisation ou l’industion des chaleurs en saison et contre-saison sexuelle ont été réalisées dans 7 entreprises ovines. Les objectifs du projet étaient de valider et mettre au point l’utilisation du MGA comme nouvelle technique de synchronisation et d’induction des chaleurs chez la brebis, de façon à réduire les coûts de production liés à la reproduction accélérée et ainsi améliorer la rentabilité des entreprises ovines. Les principales conclusions des essais sont les suivantes :

Utilisation en saison sexuelle. L'utilisation du MGA en saison sexuelle pourrait être intéressante pour synchroniser et regrouper les périodes d'agnelages. Dans certains essais, le MGA a effectivement permis de regrouper les agnelages puisque 60% et 70% des femelles ont agnelé suite à une saillie fécondante réalisée entre 0-7 j après la mise aux béliers (fertilité à la chaleur induite). Cependant, dans certains autres essais les résultats ont été plutôt décevants.

Induction des chaleurs en contre-saison sexuelle. C'est en contre-saison sexuelle que le MGA est surtout utilisé pour induire un oestrus dans une période où la brebis de cycle pas naturellement. De façon générale, le traitement de MGA permet d’induire une chaleur chez au moins 70% des brebis traitées et souvent ce pourcentage est supérieur à 80%. On peut donc considérer que le traitement au MGA comme très efficace pour induire une chaleur en contre-saison.

Durée du traitement. En saison sexuelle, le traitement de 14 jours de MGA donne généralement de meilleurs résultats. Pour les femelles qui ne cyclent pas (agnelles ou brebis en contre-saison), le traitement de 12 jours s’est avéré plus avantageux dans la majorité des essais.

Dose. Dans la majorité des expériences, la dose de MGA (0.25 vs 0.40 mg/tête/j MGA) n’a pas eu d’effet vraiment significatif. Dans tous les essais réalisés, le traitement de 0.40 mg/tête/j sur 12 jours en contre-saison a permis d'augmenter la prolificité à la chaleur induite comparativement au traitement de 0.25 mg/tête/j. Cependant la productivité globale n'a pas toujours été supérieure. Ainsi, dans une optique de réduire la quantité d’hormones utilisée en production ovine, il est préférable de continuer à utiliser la dose de 0.25 mg/tête/j.

Moment d'injection de la PMSG. Globalement, il est difficile d’établir une heure précise d’injection de la PMSG. Dans trois essais sur quatre, l'injection à 12 h après le dernier repas a donné les meilleurs résultats. Il est normal de croire que le moment d'injection de la PMSG est très relié au génotype des brebis utilisées. Par contre, dans la majorité des cas, une injection de PMSG entre 8 et 12 h après le dernier repas de MGA devrait permettre d'atteindre de bons résultats. Le producteur aura tout intérêt à faire ses propres essais avant d'adopter définitivement un protocole d'injection précis.

Éponges vs MGA. Globalement, un seul essai sur les six réalisés a permis de montrer que le MGA était supérieur au traitement aux éponges vaginales en terme de productivité globale. Dans deux essais sur six, le MGA a eu des résultats équivalents aux éponges. Dans les trois autres essais, les éponges ont été supérieurs. Ainsi, la probabilité d’obtenir de bons résultats de fertilité en contre-saison est plus élevée lorsqu'on utilise les éponges vaginales comme traitement d'induction des chaleurs. La différence de coût entre les deux techniques ne justifie pas de choisir la technique du MGA au détriment des éponges. Une augmentation d’environ 0.10 agneau produit par brebis mise en accouplement permet de compenser le coût additionnel des éponges vaginales. Dans la majorité des essais, l’augmentation de productivité des brebis synchronisées aux éponges par rapport à celles traitées au MGA était supérieure à ce seuil de 0.10 agneau.

Utilisation chez les agnelles. L'utilisation du MGA a permis d'augmenter la fertilité des agnelles mises à la reproduction en saison sexuelle. Par contre, en contre-saison sexuelle, les résultats ont été décevants, et ce même avec l'utilisation des éponges.

Utilisation pour l'insémination. L’utilisation du MGA pour l’insémination semble possible puisque nos résultats de fertilité à l’insémination ont été identiques pour les brebis synchronisées avec les éponges vaginales ou avec le MGA.

Conclusion. Étant donné les résultats variables souvent obtenus dans les différentes expériences réalisées au cours de ce projet, il devient hasardeux de faire des recommandations claires et sans nuance pour tous les producteurs ovins du Québec. Une des raisons les plus évidentes qui explique les variations des résultats est sans aucun doute la variabilité des génotypes de brebis utilisés dans nos essais, qui réflète, en fait, celle observée chez tous les producteurs ovins québécois. Ainsi, il est recommandé aux producteurs, à partir des recommandations générales exprimées dans cette recherche, de faire leurs propres essais et de paufiner leur protocole d'utilisation en fonction de leur régie et surtout du génotype de brebis qu'il utilise. 

Participants

Castonguay, François Titulaire

Publication(s)

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