Utilisation du CIDR pour le contrôle de la reproduction des brebis en contre-saison sexuelle


  • Période: 2011-01-01 2014-01-01

Mot(s) Clé(s)

CIDR Contre-saison Reproduction Chaleur Éponge vaginale Fertilité Productivité Synchronisation Oestrus

 

Présentation du projet

Objectifs

Objectif général

Augmenter de 10 % la fertilité des brebis dont les chaleurs sont induites et synchronisées en contre-saison sexuelle avec la technique du CIDR de façon à augmenter la productivité des élevages et améliorer la rentabilité des entreprises ovines.

Objectifs spécifiques

1) Déterminer l'efficacité réelle de la technique du CIDR actuellement utilisée dans les élevages ovins commerciaux du Québec;

2) Caractériser l'effet physiologique du CIDR;

3) Optimiser l'efficacité du traitement au CIDR par le testage de différents protocoles de synchronisation;

4) Assurer le transfert technologique de différents protocoles d'utilisation du CIDR.

Résumé

Malgré la popularité de la photopériode, la technique hormonale pour l’induction et le regroupement des chaleurs en contre-saison est encore largement utilisée au Québec. Homologué au Canada depuis 2010, le traitement avec CIDR de la compagnie Zoetis a maintenant remplacé l’éponge vaginale traditionnellement utilisée depuis les années 70. Selon l’enquête réalisée à l’été 2011 chez différents producteurs ovins de la région de l’Estrie, le CIDR est utilisé selon le protocole standard de 14 j de traitement avec une injection d’eCG au retrait, de façon similaire à l’éponge vaginale.

En général, les trois traitements ont fourni des niveaux de progestérone suffisants pour bien induire la venue en chaleurs des brebis, tel que confirmé par l’atteinte de taux d’induction > 90 % pour tous les traitements, et ce, chez un large éventail de races et croisements (hybrides prolifiques, prolifiques, croisées et paternelles).

Les pertes de CIDR ont été très peu nombreuses avec les techniques de pose éprouvées dans cette étude, soit la pose avec la corde coupée près de la vulve (phase 2) ou la corde retournée entre les « ailes » avant l’introduction du CIDR dans l’applicateur (phase 3). Toutefois, la seconde méthode est à privilégier en raison des risques de blessures au niveau de la vulve causées par la corde coupée avec la première méthode. De plus, cette étape doit être effectuée avec précaution (lentement!) et en respectant les règles d’hygiène de base afin d’éviter les infections ou blessures et limiter les pertes de CIDR.

Le traitement CIDR standard de 14 j avec eCG au retrait a permis d’obtenir une fertilité sur les chaleurs induites élevée chez les F1 (70-100 %), mais légèrement plus basses et plus variables (25-95 %) chez les autres races ou croisements évalués. Pour sa part, le traitement de 5 j avec eCG (avec et sans PGF2α) au retrait a été aussi bon que le traitement standard, et parfois meilleur en termes de fertilité, de prolificité et/ou de productivité. Pour ce qui est du traitement de 13 j avec injection d’eCG et de progestérone au retrait, malgré le fait que les résultats d’induction des chaleurs aient été aussi élevés que les autres traitements, la fertilité sur les chaleurs induites a été parfois très basse et variable entre les différents environnements lors de la phase 2. Ce traitement n’a pas été retenu pour l’évaluation à grande échelle.

Ce projet confirme que, à l’instar de l’éponge vaginale, les performances obtenues avec le traitement de CIDR de 14 j sont généralement autour de 70 %, mais peuvent être variables. Les chaleurs surviennent toutefois plus tôt avec le CIDR qu’avec l’éponge vaginale et l’introduction des béliers doit être devancée à 24 h du retrait. Ce projet a également validé l’utilisation du CIDR chez les agnelles, ce qui était périlleux avec l’éponge vaginale (dépucelage nécessaire, risque de blessures, adhérence de l’éponge…). Le traitement de 5 j a montré qu’il pouvait donner d’aussi bons résultats que le traitement de 14 j et même, dans certaines conditions encore difficiles à cerner, donner de meilleurs résultats que le traitement long. En étant plus court, ce traitement présente deux principaux avantages, soit la diminution du risque de perte du CIDR et la réduction de la période improductive des femelles. Ces recommandations devraient être appliquées avec prudence et les deux protocoles devraient être comparés à la ferme avant l’application à de grands groupes de brebis ou agnelles.

Enfin, la préparation et le choix des sujets soumis à un traitement hormonal est également un élément important dans la réussite des accouplements en contre-saison, les brebis devant être en bonne condition de chair, taries depuis au moins 10 j et avoir un intervalle entre le dernier agnelage et la mise en accouplement de plus de 70 j. Les traitements ne doivent pas être perçus comme une méthode infaillible pour remettre des brebis non gestantes en accouplement. Tout dépendant des raisons de l’échec précédent, les résultats pourront être décevants! L’utilisation de béliers avec une bonne libido et le respect du ratio bélier:brebis de 1:5-7 sont aussi des principes de base à suivre.

Participants

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