Solutions d'élevage pour les agneaux surnuméraires chez les brebis prolifiques


  • Période: 2008-01-01 2010-01-01

Mot(s) Clé(s)

Agneaux Agneaux surnuméraires Croissance Performance Prolificité Productivité Rentabilité Économie Lactation

 

Présentation du projet

Objectifs

Objectif général 

Développer des pratiques performantes et économiques d'élevage des agneaux issus de portées multiples afin de promouvoir l'utilisation des brebis de races pures ou de croisements prolifiques de façon à améliorer la productivité et la rentabilité des élevages.

Objectifs spécifiques

1) Comparer les performances de croissance pré - et postsevrage des agneaux issus de portées multiples (3 agneaux élevés) régies selon différents protocoles pendant la période présevrage :

- Tous les agneaux (3) sont laissés avec leur mère jusqu'au sevrage à 55 jours;

- Tous les agneaux (3) sont laissés avec leur mère jusqu'à 28 jours, moment où un agneau est sevré (2 agneaux demeurent avec la mère jusqu'à 55 jours);

- Groupe témoin d'agneaux nés et élevés jumeaux.

2) Étudier l'effet des protocoles sur l'évolution de l'état de chair et la santé des brebis;

3) Évaluer les impacts économiques (coûts vs revenus) des différents modes de gestion des portées multiples dans un contexte de maximisation de la production de l'agneau lourd;

4) Évaluer l'impact des protocoles sur le développement et la croissance des agnelles de remplacement.

Résumé

L’utilisation à plus grande échelle de brebis plus prolifiques est une solution d’avenir pour aider les producteurs à améliorer la rentabilité de leur entreprise ovine. Comme ce type de brebis peut produire une proportion élevée de portées multiples (3 agneaux et +), les producteurs ovins doivent acquérir l’expertise technique pour bien régir ces brebis hautement productives. Depuis l’arrivée des races prolifiques au Canada et au Québec, le travail pour résoudre l’élevage des agneaux surnuméraires a été majoritairement orienté vers le développement de l’allaitement artificiel. Or, certaines solutions alternatives pourraient être plus économiques et plus pratiques pour les éleveurs. Ce projet visait le développement de techniques d’élevage qui permettraient aux producteurs de profiter au maximum des avantages économiques liés à l’utilisation de brebis à haute prolificité. La présente étude voulait d’abord faire le point sur les différences de croissance entre les agneaux élevés doubles et ceux élevés triples sous la mère. Le sevrage partiel des agneaux surnuméraires (troisième agneau d’une portée de triplets) vers la mi-lactation (28 j) est le mode d’élevage que nous avons étudié plus en détail, en comparaison avec l’allaitement naturel de toute la portée de triplets et l’élevage de jumeaux. Avec le sevrage partiel, nous comptions combler l’écart de croissance qui est rapporté entre les agneaux issus d’une portée élevée triple et ceux issus d’une portée de jumeaux. Des pesées régulières, des mesures à ultrasons, des évaluations de la production laitière, de la santé du pis et du comportement à la tétée sont autant de mesures qui ont permis d’évaluer l’impact des différents protocoles d’élevage sur la croissance des agneaux et la santé des brebis. La croissance moyenne des agneaux triplets dans les trois essais a été de 200 - 250 g/j pour la croissance 0-50 j et autour de 400 g/j entre 50 et 100 j. Comme attendu, les jumeaux ont eu de meilleures performances pré- et postsevrage que les agneaux élevés triplets. La croissance des triplets entre 0 et 50 j et entre 50 et 100 j a été comparable entre les deux modes d’élevage à l’étude (T28D50 et T50). L’analyse détaillée du gain des agneaux entre 28 et 50 j a permis de démontrer que le plus gros des triplets était favorisé lorsqu’élevé sous la mère tandis que, à l’opposé, les deux plus petits agneaux, moins compétitifs à la mamelle, gagnaient à voir partir le plus gros de leurs congénères. Le protocole d’élevage T28D50 n’a donc pas permis de combler le déficit de croissance observé entre les triplets et les jumeaux, mais a tout de même permis de réduire la variabilité du poids au sevrage des agneaux au sein d’une même portée.

Contrairement à ce qui a été montré dans quelques études, les brebis allaitant des triplets n’ont pas eu une production laitière supérieure à celles allaitant des jumeaux. Le comportement des brebis lors de l’allaitement nous est toutefois apparu être un élément-clé dans la croissance des agneaux, celui-ci étant étroitement lié à la quantité de lait réellement disponible pour les agneaux.

Les effets minimes observés sur le poids des agneaux à 100 j ne nous permettent pas de recommander le sevrage du plus gros agneau à 28 j de façon systématique. Cette technique peut cependant s’avérer intéressante pour les brebis qui manquent de lait en mi-lactation.

Participants

Publication(s)

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