Amélioration de la productivité des troupeaux ovins par le contrôle de la reproduction des béliers


  • Période: 2009-01-01 2011-01-01

Mot(s) Clé(s)

Activité sexuelle Bélier Comportement Contre-saison Fertilité Performance Photopériode Pouvoir fécondant Productivité Rentabilité Reproduction Semence Circonférence scrotale

 

Présentation du projet

Objectifs

Objectif général

Accroître la productivité annuelle des élevages ovins en augmentant l'efficacité de la reproduction des troupeaux par l'amélioration de la capacité reproductive des béliers.

Objectifs spécifiques

Évaluer les effets d'une préparation photopériodique des béliers (alternance mensuelle de jours longs et de jours courts) pour la réalisation d'accouplements en contre-saison et en saison sexuelle sur :

1) La qualité de la semence (concentration des spermatozoïdes, motilité, % survie, capacité fécondante...);

2) Les modifications physiques (circonférence scrotale), physiologiques (concentration des hormones sexuelles) et comportementales (libido, agressivité);

3) Les performances de reproduction de brebis (fertilité, prolificité...) dont les chaleurs sont induites en contre-saison pour un traitement hormonal;

4) Les performances de reproduction de brebis accouplées sur des chaleurs naturelles en contre-saison;

5) La capacité de reproduction de béliers à la saison sexuelle suivante.

Résumé

En novembre, 14 béliers Suffolk ont été répartis dans trois traitements de préparation photopériodique : LN) béliers maintenus en lumière naturelle durant toute l’expérimentation (groupe témoin); Photo) béliers exposés à un programme de photopériode alternant des périodes de 1 mois de jours longs (JL : 16 h/j de lumière) et 1 mois de jours courts (JC : 8 h/j de lumière); Photo/LN) béliers exposés à une photopériode alternant des périodes de 1 mois de JL et 1 mois de JC de novembre à la mi-mai, puis placés en lumière naturelle jusqu’en octobre. En contre-saison sexuelle (mai-juin), les béliers ont été mis en accouplement pour évaluer leur fertilité in vivo. Le premier test s’est fait avec 48 brebis Dorset chez qui les chaleurs ont été synchronisées par un traitement hormonal (SYN : chaleurs synchronisées) alors que le deuxième test a été réalisé sur 119 brebis n’ayant subi aucune préparation particulière (NAT : chaleurs naturelles). En septembre (saison sexuelle), les béliers ont été placés avec 129 brebis Dorset n’ayant subi aucun traitement d’induction des chaleurs.

Pendant le projet, la circonférence scrotale (CS), la qualité de la semence et la concentration de testostérone sanguine ont été évaluées toutes les deux semaines. Des tests de libido ont également été réalisés avant les saillies en contre-saison et en saison sexuelle et les données de fertilité et de prolificité des brebis lors des trois périodes d’accouplements ont été comparées.

En contre-saison, la CS des béliers Photo a été plus élevée que celle des béliers LN lors des accouplements (35.6 vs 32.4 cm; P = 0.0253). Pour sa part, la qualité de la semence a été variable d’une récolte à l’autre, mais le traitement de photopériode n’a pas affecté la qualité de la semence. Seules quelques différences ponctuelles entre les traitements ont été relevées. La sécrétion de testostérone (niveaux faibles de décembre à juillet) et la libido des béliers n’ont pas non plus été améliorées par la préparation photopériodique. Toutefois, des effets intéressants ont été décelés sur les performances reproductives en contre-saison en saillies naturelles. Le pourcentage d’agnelage, quoique numériquement supérieur de 9 % chez les béliers Photo, n’a pas été significativement différent entre les deux groupes. L’analyse des résultats de fertilité sans un bélier LN « extrême » pour la CS et la fertilité a cependant fait ressortir une différence significative en faveur du traitement Photo (81.7 vs 63.6 % pour Photo et LN). De plus, une corrélation positive de 0.70 a été mesurée entre les résultats de fertilité de cet accouplement et la CS des béliers. Enfin, la prolificité des brebis saillies par les béliers préparés en photopériode a été supérieure à celles saillies par les béliers LN (1.76 vs 1.51 agneau né/brebis).

 En saison sexuelle, aucune différence n’a été notée entre les mâles des trois groupes avant la mise en accouplement (CS, niveau de testostérone, libido). Cette absence de différence entre les trois groupes de béliers s’est reflétée de façon logique sur les résultats en saison où la fertilité et la prolificité ont été similaires dans les différents groupes.

Sachant qu’il existe une corrélation positive entre la taille des testicules et la fertilité en contre-saison et que le traitement de photopériode a favorisé la croissance testiculaire des béliers en contre-saison, il est logique de croire qu’il favorise également l’atteinte de meilleurs taux de fertilité. Par ailleurs, une meilleure libido ne peut pas être à l’origine de ces résultats de fertilité puisque la préparation photopériodique n’a influencé ni la sécrétion de testostérone ni le comportement sexuel des mâles. Les meilleures performances reproductives obtenues en contre-saison avec ce traitement fournissent donc plutôt des évidences de l’effet positif de la photopériode sur le pouvoir fécondant de la semence des béliers. Malgré le nombre important de paramètres évalués dans la présente étude, aucun n’a été amélioré de façon substantielle par le traitement de photopériode. Les particularités des spermatozoïdes responsables de ce « pouvoir » restent donc à déterminer.

L’évaluation de la CS et la préparation photopériodique (traitement ponctuel ou en continu) des mâles sont deux pratiques qui pourraient améliorer les performances reproductives des béliers en contre-saison.

Participants

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